Le 29 juillet 2020 lors d’un barbecue en soirée dans le jardin d’un ami au Chambon sur Lignon (F 43 / 1000 m d’altitude) nous avons eu la surprise de voir venir plusieurs mâles de Prionus coriarius d’un vol vif tourner près de nous vers 21h20.

En fait ils étaient fortement attirés par des plants de cosmos blancs (Cosmos bipinnatus) et ne semblaient pas pouvoir s’en éloigner, ce qui était déjà arrivé la veille me dit notre ami. Je pris 2 photos de mauvaise qualité avec mon téléphone (ci-dessous) et en cherchant sur internet je découvre que ce magnifique longicorne utilise comme de nombreux hétérocères des phéromones émises par la femelle pour la retrouver, ce qui a d’ailleurs été observé et filmé par André Lequet en 2008 (vidéo ci-dessous).

Prionus coriarius

Prionus coriarius
© Stanislav Snäll

Prionus coriarius phéromones
Prionus coriarius attiré par des cosmos

L’espèce américaine Prionus californicus a été très étudiée et des composés chimiques ont été identifiés comme attractifs pour cette espèce et d’autres prionus dont le notre, surtout le 3,5-Dimethyldodecanoic acid.

Ces composés chimiques ont d’ailleurs été utilisés avec succès comme phéromones de synthèses dans des pièges d’interception dans une étude en Suède destinée à identifier auprès de quels types de souches (taille / essence / âge / stade de décomposition) le prionus était plus nombreux, à des fin de conservation.

Suite à ces informations j’ai cherché des infos sur la composition chimique des cosmos et tout ce que j’ai trouvé est une étude sur l’huile essentielle issue de Cosmos bipinnatus à des fins médicinales, le 3,5-Dimethyldodecanoic acid ne figure pas dans les composés mais on retrouve des β-pinene, les alpha-pinene sont cités dans Phérobases également.

Du coup peut-on imaginer que la présence de cosmos (plantes originaires du Mexique) dans des jardins ou espaces publiques proches de forêts peuvent avoir (involontairement) un effet négatif sur les populations de ce magnifique saproxylique en exerçant une forte attraction piégeant les mâles à l’écart des femelles ?

D’autres attractions sexuelles inattendues ont déjà été observées comme pour des buprestes Australien attirés par des bouteilles de bières sur les bords des routes, le fabricant à dû légèrement modifier couleur et texture

Sources :

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